Un peu d'art...

Aujourd'hui, nous nous sommes amusés à scanner les mains et pieds de Little Love et nos propres mains.

Je suis également allée voir l'exposition Masculin/masculin, L'homme nu dans l'art de 1800 à nos jours au Musée d'Orsay avec mon amie Vérane. C'est seulement la deuxième exposition dédiée à la présentation du nu masculin qui ait jamais été organisée, après celle consacrée à ce thème au Leopold Museum à Vienne en 2012. Le nu masculin a pourtant dominé le nu féminin et s'est imposé comme un genre important à travers les siècles. A l'Académie, dès sa fondation au 17ème siècle, l'exercice académique des jeunes dessinateurs est pourtant le nu d'après le modèle vivant. Le résultat, un nu dessiné ou sculpté est appelé une académie. On peut d'ailleurs contempler à cette exposition une Académie d'Homme de David (1780). Ici, le nu masculin est un jeune et bel athlète musclé. David nous offre un corps idéalisé et remodelisé. Le corps de l'homme a longtemps été érigé en norme du genre humain. Pour Winckelmann, esthète allemand du XIXème siècle, la beauté idéale des statues grecques ne peut que s'incarner dans le nu masculin. On verra heureusement grâce à l' exposition du moment au musée Jacquemart André le nu exclusivement masculin du musée d'Orsay se muer en nu féminin à l'époque victorienne en Angleterre. La encore, la même quête de beauté peut être observée et on retrouvera un corps idéalisé à outrance... A Orsay, les oeuvres du XXème font apparaître un réalisme cru, voire un hyperréalisme avec le Père Mort de Ron Mueck par exemple. Des visions déformées de la réalité sont aussi dessinées avec le mouvement expressionniste allemand. Et peut-on distinguer les corps réalistes des corpsidéalisés? En tout cas, au XXème, le sexe n'est désormais plus atrophié ou dissimulé sous quelque draperie, lanière ou fourreau d'épée. L'exemple le plus frappant est Les Dieux du Stade de Pierre et Gilles.

Académie d'Homme de David

Ah, et c'était la première fois que je voyais une sculpture de Ron Mueck et je l'ai trouvé saisissante par son hyperréalisme...

Père mort - Statue de Ron Mueck

Cette expostion à Orsay m'a donc fait repenser à l'exposition, Désirs et Volupté à l'époque victorienne au musée Jacquemart-André. Pour le coup, dans cette exposition, on voyait des nus féminins peints par des peintres victoriens.  En réaction au puritanisme rigide et au conformisme social qui marquèrent le long règne de Victoria (de 1837 à 1901), les peintres de l'époque se lancent dans la quête de la beauté et  dans la représentation du nu féminin. Objets de désirs, les femmes sont tour à tour dépeintes comme femmes rêvées ou femmes réelles, muses. Le nu s'affirme d'ailleurs comme un genre à part entière dans la seconde moitié du XIXème en Angleterre.  Edward John Poynter créée la rupture en 1869 avec Andromède en peignant pour la première fois une femme entirèment nue. L'un de mes tableaux préférés exposés est Le Quatuor :Hommage du peintre à la musique d'Albert Joseph Moore. La scène semble tirée d'une frise du Parthénon que Moore a pu étudier au British Museum. Etrangement, ces musiciens antiques jouent des instruments du XIXème. Les corps de ces femmes aux courbes harmonieuses sont ici dévoilés sous des drapés transparents et diaphanes. Moore, figure centrale dans le mouvement l'Art pour l'Art, prônait la recherche du beau. Ce tableau est un bel exemple de cet Art!

Le Quatuor: Hommage du peintre à la musique d'Albert Joseph Moore (1868)

Deux expositions à voir en miroir :

Masculin/masculin - L'homme nu dans l'art de 1800 jusqu'à nos jours

Musée d'Orsay

Jusqu'au 2 janvier 2014

et

Désirs et volupté à l'époque victorienne 

Musée Jacquemart-André

Jusqu'au 24 janvier 2014

Et vous, avez-vous découvert de belles expositions ou avez-vous créé des "petites oeuvres" récemment?