10.7.24

La naissance des grands magasins

 


















Les musée des arts décoratifs nous offre une très belle exposition sur la naissance des grands magasins à voir jusqu’au 12 octobre 2024. Mode, design, jouets et publicités de l’époque sont dévoilés. Les grands magasins sont apparus sous le second empire (1852-1870), sous l’impulsion de Napoléon III: le couple Boucicaut fonde le Bon Marché en 1852, puis se sont succédé les Grands Magasins du Louvre (1855), le Bazar de l’Hotel de Ville (1856), le Printemps (1865) et la Samaritaine (1870). Ces temples de la consommation s’inscrivent dans une période d’industrialisation et de libéralisme économique où la consommation bat son plein. La bourgeoisie vient flâner dans ces nouveaux temples de la consommation. Le train est en plein essor et les curieux se pressent depuis la province dans ces grands magasins dont l’architecture s’inspire des théâtres et des opéras. Le client est roi et les marchandises doivent s’écouler rapidement. Les Boucicaut créent donc les catalogues et la vente par correspondance au Bon Marché. La multitude des objets exposées (chapeaux, plumes, gants, corsets, éventails etc) dans l’exposition témoigne de la diversité des produits vendus dans ces grands magasins. L’innovation continue au fil des années et dans l’entre-deux-guerres, des créateurs émergent qui fabriquent meubles et objets d’art en série. Lors de l’exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925, chaque grand magasin présente ses plus belles créations dans un pavillon. 

Cette exposition est magnifique et nous fait découvrir un monde industriel florissant et l’émergence des grands magasins. On s’extasie devant de nombreux objets. J’ai d’ailleurs glissé Au Bonheur des dames d’Emile Zola, un roman inspiré du Bon Marché dans ma valise d’été.

Je recopie ici un extrait qui m’a fait sourire: vous vous reconnaîtrez peut-être dans l’une des descriptions des clientes d’Au Bonheur des Dames. « Et, sous la curiosité bavarde dont elles accablaient le jeune homme, apparaissaient leurs tempéraments particuliers d’acheteuses : madame Marty, emportée par sa rage de dépense, prenant tout au Bonheur des Dames, sans choix, au hasard des étalages; madame Guibal, s’y promenant des heures sans jamais faire une emplette, heureuse et satisfaite de donner un simple régal à ses yeux; madame de Boves, serrée d’argent, toujours torturée d’une envie trop grosse, gardant rancune aux marchandises qu’elle ne pouvait emporter; madame Bourdelais, d’un flair de bourgeoise sage et pratique, allant droit aux occasions, usant des grands magasins avec une telle adresse de bonne ménagère, exempte de fièvre, qu’elle y réalisait de fortes économies; Henriette enfin, qui, très élégante, y achetait seulement certains articles, ses gants, de la bonneterie, tout le gros linge. »

❤️

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