Cette exposition célèbre les grandes artistes femmes de la musique et du cinéma arabes du XXeme siècle. Elle nous fait voyager dans les rues du Caire ou de Beyrouth, dans les salons littéraires de Hoda Charaadoui, les cabarets où l’on danse le sharqi, les ´loges ´ de chanteuses très talentueuses telles Oum Kalthoum, Asmahan ou Fayrouz ou d’actrices renommées, telle Hind Rostom.
Commençons avec Hoda Charaadoui, fille de pacha et mariée à l’âge de 13 ans, qui se distingue lors de la première révolution egyptienne de 1919 en organisant la première manifestation de femmes contre l’occupation anglaise. Elle milite également pour l’égalité hommes-femmes. D’autres femmes mises à l’honneur ont connu des destins tout aussi exceptionnels. Oum Kalthoum va devoir se déguiser en garçon pour pouvoir chanter dans les cabarets puisque dans l’Egypte des années 1920, les filles ne sont pas autorisées à le faire. Elle soutient Nasser dès sa prise de pouvoir en 1952 mais aussi lors de la Guerre des Six Jours en 1967. Après la défaite de l’Egypte, elle vend robes et bijoux, joue à guichets fermés à l’Olympia à Paris puis fait don de l’argent récolté à l’Egypte. Des scènes de liesse sont observées partout où elle se produit. Selon la légende, le monde arabe s’arrêtait pour l’écouter lorsqu’elle chantait à la radio les jeudis. Un autre destin hors du commun est celui de la princesse Druze Asmahan. Chanteuse et actrice, elle meurt à 27 ans dans un tragique accident de voiture dans les eaux du Nil et incarnait la fureur de vivre. Espionne durant la seconde Guerre mondiale, elle va tenter de repousser les troupes de Rommel et de convaincre les Druzes de laisser passer les Alliés dans le djebel. L’exposition dévoile aussi les carrières de Hind Rostom, ´la Marilyn de l’Orient’ qui va jouer dans des films tournés par les plus grands réalisateurs arabes, tel Youssef Chahine, ou l’actrice Faten Hamamatsu qui va épouser Michel Chalhoub, qui se convertira à l’islam pour l’épouser et qui sera ensuite connu sous le nom d’Omar Sharif ou encore Tahiyya Carioca qui se maria 14 fois! Dalida est bien sûr également à l’honneur. Elle fut miss Égypte en 1954, chanteuse et actrice. On apprendra par exemple que Le Caire comptait plus de 400 salles de cinéma lors de l’apogée de l’industrie cinématographique égyptienne dans les années 1940. Le Caire est renommé ´Nilwood’ ou ´Hollywood sur Nil’ et l’Egypte devient alors le quatrième producteur mondial de films.
À travers artefacts, costumes, robes, bijoux, posters, disques, reportages, musique et extraits de films l’exposition nous propose un superbe voyage au Levant!
Je prolongerai peut-être l’exposition avec la lecture du superbe roman illustré O Nuit, ô mes yeux de Liama Ziadé.
Ah et je filerais bien au Caire cet été !
Depuis la réouverture des lieux culturels, vous avez peut-être pu en profiter?
Belle semaine à vous!
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